Mon bilan

On est loin de ces jours où le pays a été confiné.

Des hommes, des femmes, des enfants. Il fallait mettre les gens en sécurité mais surtout permettre une meilleure gestion des services de santé.

Beaucoup ont continué à aller au travail, on les a appelé les travailleurs de première ligne.

D’autres ont travaillé à la maison en faisant du télétravail, et en gardant les enfants.

Il a fallu réglementer les heures de sorties d'1 heure par jour, avec des attestations à imprimer chaque fois qu’il était nécessaire avec des choix à cocher : sortie pour raison professionnelle avec attestation de l’employeur – sortie pour raison médicale – sortie pour du ravitaillement

Et oui, tout cela est loin, et pourtant cela a duré du 17 mars au 7 mai

TOUT CA POUR CA

tu as envie de dire

Parce qu’aujourd’hui, le virus est toujours présent.

Les activités ont repris qu’elles soient professionnelles ou de loisir. le port du masque est obligatoire dans les grandes villes. Sinon surtout dans les magasins et dans les écoles pour les étudiants à partir des collégiens. Même dans les maternités, on demande le port lorsque les mamans accouchent, elles ne peuvent même pas embrasser leur bébé!!

Le virus circule.

Comment l’arrêter ? le confinement n’y est pas arrivé. Le port du masque non plus d’ailleurs.

Le dépistage serait peut-être la solution, mais il faut 7 jours pour avoir des résultats et 7 jours pour que les symptômes se déclarent !

En attendant ...
On contamine!

Je ne suis guère optimiste parce que ce virus n’est pas comme celui de la grippe qui finit par s’épuiser. On dit même qu’il mute.

Le masque qui n’était pas essentiel au début, devient un objet de mode ou un kleenex qu’on jette dans la rue sans autre forme de civisme.

Pourtant, il a sauvé la vie des soigants quand ils ont commencé à en donner. Avant, c'était la loterie. combien de femmes et d'hommes ont été contaminés par manque de masques ? On ne le saura jamais parce que les morts on n'en parle pas.

Ce sont des chiffres, uniquement des chiffres. Ils sont devenus des statistiques, ils n'ont aucune existence propre.

On ne sait rien de ces personnes que le virus a fauché. On nous donne une moyenne d'âge, mais qui sont-elles ces personnes qu'on décompte sans leur donner de nom.

Elles ont des familles, ce sont des pères de mères, des frères ou des soeurs, des jeunes des moins jeunes.

A-t-on respecté leurs dernières volontés ? Les familles endeuillées ont-elles pu se recueillir ?

Mettre en sécurité le personnel des pompes funèbres est une chose, mais ne pas pouvoir dire adieu à un être cher, à un ami, ou tout autre lien qui nous attachait à lui, rend le deuil difficile je pense.

Pourquoi t'intéresses-tu
à cette question ?

...est-ce de la curiosité morbide ? Comme ces gens qui se gavent de ces histoires.

En fait, je n'en sait rien moi-même, mais j'essaie de me mettre à la place de ces hommes et femmes qu'on a intubé et qui savent que la mort est peut-être là,. Ou à leurs proches qui sont dans l'attente jour après jours que les soignants fassent un miracle. Je ne peux qu'imaginer que ces moments ont dus être terribles et je tente de leur donner une vie. Pour moi, c'est retirer à ces chiffres toute notion de statistique.

Tout n'est peut-être pas noir ou blanc, et les nuances se font surtout quand il y a de l'humanité. Mais quand on met dans l'équation les recommandations ministérielles, cela devient incompatible avec l'humain.

Je suis étonnée voire même outrée qu'aucune diffusion quelle qu'elle soit (télévision, journaux, reportage) n'est rapportée l'histoire de ces personnes décédées qu'on compte et qu'on décompte.

Durant le 11 septembre, lorsque les 2 tours sont tombées, 3000 personnes ont été emmenées dans l'effondrement. Ces personnes on a mis des noms, des visages, des histoires : le pompier, la standardiste, le trader, la secrétaire. Tous ont été recensés, on savait à quel étage ils étaient. Les familles ont répétées les derniers mots d'amour qu'ils ont prononcés quand ils ont téléphoné.

le virus n'a pas permis ça, enfin le virus, la loi, l'ordre, le pouvoir, les recommandations, les ordonnances, et j'en passe.

Les personnes ont été entubées, endormies et sont mortes sans leur famille qui étaient de l'autre côté non pas du couloir parce que ça leur était interdit mais chez elles dans l'attente d'un espoir qu'elles ont perdu lorsque le téléphone a sonné.

Tout ça, il fallait que je l'écrive. je sais que c'est vrai, je sais qu'on n'y peut rien, mais peut-être tout de même qu'on y pouvait quelque chose, Il aurait suffit...

Aujourd'hui, on en est à combien de mort ?

Dans le monde, le virus a emporté 1 Million d'êtres humains; Parait-il que le record n'est pas encore dépassé parce que la grippe espagnole proportionnellement en a fait plus YOUPI!

YOUPI !!!

Et en France? je n'ose le dire